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soutenus par des rubans et couronnes de fleurs ; son tympan contient une imposte en fer forgé d’un curieux dessin, entouré d’un cadre en bois richement sculpté.

Rue des Archives, no 81. — Reproduction d’un vestibule situé au fond de la cour et où prend naissance un escalier en fer forgé. Il y a lieu de signaler la disposition curieuse de ce vestibule, surmonté, au-dessus du départ de l’escalier, d’un arc formant voûte surbaissée et richement décoré de sculptures Louis XV à coquilles et guirlandes de roses et ayant comme point central une tête de Bacchus. Les premières marches de cet escalier s’étalent largement dans une forme gracieuse et commode.

Rue du Faubourg-Saint-Antoine, no 75. — Au fond d’un long passage se trouve une petite maison de peu d’apparence dans laquelle on est quelque peu surpris de trouver une rampe d’escalier en bois, de forme puissante, qui paraît dater du XVIIe siècle.

Les parties remarquables de cet escalier, outre les balustres, d’un pur dessin, sont les mains courantes de très grosse dimension, sculptées en un relief accentué et les limons ornés de figures couchées dans toute la longueur de la pièce de bois et symbolisant les quatre saisons.

Si nous décrivons cet escalier en commençant par le haut, nous trouvons le limon du dernier étage qui représente l’Hiver par un personnage enveloppé dans un manteau. Du côté de la tête, un vase duquel s’échappent des flammes et, du côté des pieds, un fagot avec les attributs du bûcheron : cognée et serpe ; les pieds sont chaussés d’une sorte de patins de bois de forme curieuse.

Le limon du dessous figure l’Automne qui est représenté par un enfant coiffé de vigne et ayant en tête et en pied des barils pleins de raisin avec corne d’abondance versant des fruits.

Le limon situé immédiatement après est relatif à l’Été. Il est décoré d’une jeune femme couchée sur des épis de blé avec les attributs du moissonneur, représentés par une faucille, un fléau, une fourche, un baril.

Quant au dernier, c’est-à-dire celui partant du sol, il a presque entièrement disparu caché par un faux plancher. Il était évidemment affecté au Printemps, et la faible partie qui subsiste semble représenter un jeune enfant portant une corbeille de fleurs.

Le départ n’existe plus ; l’indication de sa place se trouve dans la descente de la cave, preuve incontestable de l’exhaussement du sol en cet endroit.

Nous demandons la reproduction de cette rampe intéressante, peut-être unique à Paris ; il y aura lieu d’y faire figurer quelques marches bâties mi-parties de briques et de bois.

Rue Saint-Antoine, no 88. — Un balcon en fer forgé d’un riche et solide travail supporté par quatre griffons en pierre de grande allure, mais malheureusement badigeonnés de peinture noire, ce qui en assombrit le dessin puissant et mouvementé.

Ce morceau du XVIIe siècle est complété par une porte cochère ornée de chimères et de guirlandes finement sculptées.

Rue François-Miron, no 82. — Un luxueux logis de la fin du règne de Louis XIV est encore debout en cet endroit. Il est orné d’un balcon en fer forgé d’un travail plus compliqué et plus délicat que le précédent et soutenu par cinq consoles de dimensions différentes et d’un dessin varié.

La console du milieu, qui sert de clef à la baie en demi-cercle ouverte au-dessous du balcon, est composée d’un important motif comprenant une décoration orientale avec tête enturbanée, entourée de carquois et flèches. Deux autres baies en demi-cercle, ornées de clefs en têtes d’homme et de femme, règnent également au-dessous du balcon.

Nous proposons la reproduction de tout cet ensemble, comprenant le balcon avec les fenêtres qui y accèdent et les baies situées au-dessous.

Rue de l’Arbre-Sec, no 52. — Une belle construction du commencement du XVIIe siècle se fait remarquer par un balcon de grande dimension orné d’une rampe en fer d’un riche dessin. Ce balcon est supporté par trois consoles à écussons ornés de guirlandes et par quatre autres consoles plus petites à têtes de béliers et formant clefs à des baies de forme ronde situées immédiatement au-dessous.

Quatre belles fenêtres ouvrent sur ce balcon et sont ornées de décors à la coquille d’un gracieux effet.

Cet ensemble, d’une très belle ordonnance, pourrait être reproduit vue prise des fenêtres de la maison située de l’autre côté de la rue.

Rue de la Harpe, no 35. — Reproduction de deux fenêtres décorées dans le style