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objets trouvés dans les galeries, ont été provisoirement déposés à Carnavalet.

D’après les renseignements que nous avons pris sur place, auprès des employés qui ont surveillé les différentes fouilles de ces parages, la terre tourbeuse rencontrée place du Petit-Pont paraît être accidentelle, car on n’en a point, jusqu’à présent, signalé la présence nulle part aux environs. Quant au banc de sable trouvé dans la première galerie, nous avons pu constater qu’il disparaissait au fond de la deuxième galerie. D’où l’on pourrait conclure que la Seine formait en ce point, aux temps gallo-romains, une sorte d’anse où des vases se sont accumulées et que, par l’effet d’un remous des eaux, d’abondants déchets de peaux, provenant sans doute de tanneries ou peausseries voisines, ont achevé de combler jusqu’à ce que, à une époque postérieure, une hausse stationnaire du fleuve y vint déposer le sable, dont nous avons mentionné la petite épaisseur de 0 m. 15.

Vous venons enfin de recevoir une note collective, signée de MM. le docteur Capitan et d’Ault du Mesnil, résumant les explications verbales données sur place lors de la visite du 3 août ; je vous demanderai donc, Messieurs, l’autorisation de vous en donner lecture et de l’insérer à la suite du présent rapport.


Malgré l’importance des fouilles, tant en souterrain qu’en tranchées, exécutées actuellement pour le transfert de la gare d’Orléans au quai d’Orsay, nous sommes obligés de déclarer qu’elles n’ont offert, pendant ces trois derniers mois, qu’un médiocre intérêt au point de vue archéologique : quelques vulgaires vases de formes et dimensions diverses, comme d’époque très moderne, sont les seuls objets qui y ont été recueillis. Signalons néanmoins la rencontre récente du reste d’une des culées de l’ancien pont suspendu de Constantine. Un plan de cette découverte nous sera très prochainement remis.


Il nous reste à parler présentement des fouilles nouvelles en cours d’exécution sur la rive droite, en vue de la construction du Métropolitain.

D’après une notice descriptive que M. Legouez, ingénieur adjoint à l’ingénieur en chef de ces travaux, a eu l’extrême bienveillance de nous adresser en communication, la Ville de Paris doit exécuter, pour être mise en service pendant l’Exposition de 1900, la ligne de Métropolitain qui doit relier la porte de Vincennes à la porte Dauphine et à la porte Maillot, avec deux tronçons de ligne sous les avenues Kléber et de la Grande-Armée.

Cette entreprise exige l’exécution préalable de différents travaux souterrains, dont la plupart, actuellement en cours, ont nécessité l’ouverture sur la voie publique, d’un bout à l’autre de la ligne projetée, des nombreux puits de service qu’on y rencontre.

Ces travaux comprennent : 1o des galeries spéciales, dites de décharge, reliant à la Seine la rue de Rivoli et les Champs-Élysées, pour assurer par le fleuve le transport des déblais du souterrain et l’apport des matériaux ; 2o les déviations d’égouts et de conduites d’eau nécessaires pour faire place au Métropolitain.

Les galeries de décharge, au nombre de quatre, doivent permettre l’exécution des travaux du Métropolitain sans l’ouverture de puits de service sur la voie publique. Celle que l’on construit sous la rue Lobau reliera la rue de Rivoli à l’estacade en cours d’exécution sur le port aux Pommes, en traversant l’égout collecteur du quai de l’Hôtel-de-Ville. Rue du Louvre, une deuxième galerie relie également la rue de Rivoli à la Seine où elle aboutit à une nouvelle estacade après avoir traversé le collecteur du quai du Louvre. La troisième galerie, qui est établie sous la place de la Concorde, à l’entrée du cours la Reine, débouche à la Seine sur une autre estacade et se soude à une ancienne galerie d’égout qui sera utilisée comme décharge sur une longueur de 142 mètres. Enfin, sous l’avenue d’Antin, une quatrième galerie, partant du rond-point des Champs-Elysées, aboutit à l’estacade établie pour le service de l’Exposition, à l’amont du pont des Invalides. La section de ces galeries est de 3 mètres de largeur aux naissances et de 2 m. 50 c. de hauteur sous clef. On se rendra compte de leur importance si l’on considère qu’elles serviront à l’évacuation de 270,000 mètres cubes de déblais et à l’apport de 80,000 mètres cubes de matériaux.

Le remaniement apporté aux égouts et aux conduites d’eau est surtout considérable dans la section du centre comprise entre la Bastille et la section de l’Alma. Sur l’est, c’est-à-dire entre l’origine de la ligne et la Bastille, les modifications, relativement moins importantes, comprennent, en dehors de quelques transformations d’égouts existants :

1o Sur le cours de Vincennes, la construction d’égouts élémentaires sur toute la longueur du côté impair et sur une partie du côté pair ;