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ment, de développement et de vulgarisation de notions d’art ainsi que de respect des monuments du passé, questions qui ont occupé de laborieuses séances de sections et d’assemblées générales, ne sauraient être rappelées sans être appuyées des vœux formulés par le Congrès et dont l’éminent président, M. Aug. Beernaert, et le dévoué secrétaire, M. Eugène Broerman, préparent la rédaction définitive et la publication.

M. Ch. Lucas veut seulement aujourd’hui remercier ses collègues de la Commission du Vieux Paris de l’accueil plus que bienveillant que lui a valu, de la part de tous, membres du gouvernement belge et ministre de France à Bruxelles, ainsi que des congressistes de divers pays, la délégation que lui avait donnée la Commission et que M. le Préfet de la Seine avait notifiée au président du Congrès.

M. le Président donne lecture d’une lettre de la Société d’archéologie de Bruxelles annonçant l’envoi de volumes de ses annales et demandant la remise de procès-verbaux de la Commission du Vieux Paris.

Satisfaction sera donnée à cette société et des remerciements lui seront envoyés pour son gracieux envoi.

M. le Président donne lecture d’une lettre de M. Zawiski, artiste peintre, soumettant à la Commission un tableau dont il est l’auteur représentant la rue Cortot, à Montmartre.

M. Georges Villain demande le renvoi à la 3e Sous-commission.

Le renvoi est prononcé.


Église de Plaisance.


M. le Président. — Dans sa séance du 6 juillet dernier, le Conseil municipal en approuvant le principe du transfert de l’église actuelle de Plaisance, située rue du Texel, 9, dans un local nouveau rue Vercingétorix, 59, chargeait la Commission du Vieux Paris de se rendre à la vieille église avant sa démolition pour en faire enlever auparavant tout ce qui pourrait avoir un caractère artistique ou archéologique.

Une délégation a visité l’église de la rue du Texel.

Elle a constaté que l’édifice actuel, présentant trois pignons sur la rue, est insignifiant et n’offre aucun intérêt. C’est une construction en bois éclairée par des fenêtres à tabatière de la sorte la plus banale.

L’on n’y rencontre aucun objet d’art de valeur appréciable. Il a été remarqué qu’un morceau de sculpture en bois doré datant du xviie siècle, qui se trouve mentionné dans l’inventaire des œuvres d’art appartenant à la Ville de Paris (Édifices religieux, vol. 3) n’a pas été retrouvé et que le curé, qui est en fonctions depuis 14 ans dans cette église, a dit n’avoir jamais connu.

L’église possède depuis 1859 une cloche provenant de Sébastopol ; comme le bâtiment ne comporte aucun clocher et que la solidité de la toiture ne permettait pas de lui suspendre une cloche d’assez belle dimension, l’on a construit dans une petite cour derrière la chapelle du catéchisme un fort bâti en charpente surmonté d’un simulacre de clocheton qui a permis une installation tout à fait pittoresque.

Cette église ne fut d’abord qu’une chapelle de secours dépendant de l’église Saint-Lambert, de Vaugirard. À peine était-elle ouverte que l’on étudiait les moyens d’établir un plus vaste monument pour la remplacer : les archives de la fabrique contiennent un grand nombre de pièces concernant les projets les plus divers.

La Commission propose :

« 1o De prendre une vue photographique de la façade de l’église ; cette vue devrait embrasser tous les numéros impairs de la rue du Texel ;

2o De faire une aquarelle de l’installation de la cloche de Sébastopol ;

3o De publier une description détaillée de ce bronze, qui pourrait se trouver détérioré ou détruit au cours des travaux de déplacement ;

4o De provoquer les moyens de suivre les objets mentionnés dans les inventaires d’œuvres d’art appartenant à la Ville de Paris pour en empêcher la perte. »

M. Charles Lucas dit qu’il connaît un édifice religieux dans les caveaux duquel on a relégué il y a environ trente ans un ensemble de laves émaillées d’un grand intérêt et ayant coûté plus de 30,000 francs à la Ville de Paris.

M. Le Roux expose que les récolements d’inventaires sont difficiles à opérer, mais que, si l’on actionnait les trésoriers de fabrique personnellement responsables, l’on arriverait