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ment historique classé, la réfection de la grande verrière à trois travées, située dans le haut du chœur et placée dans l’axe de l’église au-dessus du maître-autel, nous paraît s’imposer, et sans délai aucun.

« Toutes les observations qui ont été présentées dans le rapport de M. Carot au sujet de cette verrière sont des plus exactes et il est inutile de les répéter ici ; en revanche, il faut y ajouter que les deux meneaux de pierre, partageant cette verrière en trois parties, ont été restaurés provisoirement en plâtre et que leur réfection doit être prévue avec la restauration de la verrière elle-même.

« Nous n’avons pas la prétention, après la visite extérieure que nous avons faite de cette verrière, de pouvoir indiquer le chiffre de la dépense qu’entraînera sa restauration et aussi celle des meneaux la partageant en trois travées ; mais ce chiffre atteignît-il, y compris tous travaux accessoires causés par la difficulté d’accès, une somme de trois à quatre mille francs, nous espérons que la Commission n’hésitera pas à demander le plus tôt qu’il sera possible le renvoi au service compétent, afin qu’il fasse le nécessaire pour obtenir cette somme et que soit conservée à l’église Saint-Médard une œuvre d’art de grand intérêt et qui, par sa situation même, est un des plus beaux ornements de cette église.

« En résumé, nous avons l’honneur de proposer à la Commission :

« 1o Pour l’église Saint-Séverin, d’émettre un avis favorable à une entente entre la Ville de Paris et l’État pour qu’il soit procédé à l’exécution des travaux de restauration et d’entretien nécessaires à la conservation des vitraux de cette église ;

« 2o Pour l’église Saint-Médard, d’émettre le vœu que le nécessaire soit fait, à bref délai, par les soins du service compétent, pour obtenir la restauration et la mise en état des meneaux, ainsi que de la verrière décorant la fenêtre haute placée dans l’axe de cette église.

« Paris, le 7 juillet 1898
Signé : Charles Lucas. »

M. le Président fait remarquer à la Commission combien sont urgents les travaux de réfection signalés par M. Charles Lucas. Il prie la Commission de vouloir bien prendre une décision à ce sujet.

M. Charles Lucas dit que la réfection la plus urgente est celle de l’église Saint-Médard.

M. Formigé insiste pour que ces travaux ne soient confiés qu’à des peintres-verriers d’une compétence reconnue.

M. Le Roux rappelle que l’Administration a demandé au Conseil municipal un crédit pour certains travaux de restauration de l’église Saint-Séverin qui seraient faits avec la participation de l’État. Il estime que l’on pourrait peut-être y ajouter la restauration des vitraux en question.

M. le Président pense qu’il faut aller au plus pressé. Or, le plus pressé, c’est la restauration de la verrière de Saint-Médard, dans la réfection de laquelle l’État ne participe pas, cette église n’étant pas classée. La Commission pourrait donc émettre un vœu invitant l’Administration à introduire au Conseil municipal un mémoire dans ce sens.

M. Brown demande à M. Charles Lucas à quel prix il estime le coût de cette restauration.

M. Charles Lucas répond que l’on peut approximativement fixer le prix de 3 000 à 4000 francs.

M. Le Roux rappelle que l’entretien de l’église est à la charge de sa fabrique ; le service qui sera chargé de présenter le mémoire devra, selon lui, s’en faire présenter le budget afin de vérifier s’il ne lui serait pas possible de participer à cette restauration.

L’incident est clos.

Les propositions contenues dans le rapport de M. Charles Lucas sont adoptées.

M. le Président soumet à la Commission deux photographies offertes par M. Mailliavin et représentant l’hôtel du peintre Lebrun, rue du Cardinal-Lemoine, dont il est propriétaire.

Des remerciements seront adressés à M. Mailliavin.

M. le Président annonce que la Commission de permanence a adopté le principe de l’envoi d’un membre de la Commission du « Vieux Paris » au Congrès de l’art public qui doit se tenir à Bruxelles. Il prie la Commission de vouloir bien ratifier ce vote et de désigner le membre chargé de la représenter.

La Commission désigne M. Charles Lucas.