Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 4.djvu/15

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La 1re Sous-commission est chargée d’établir un rapport sur chacune de ces opérations.

8° Dépouillement des catalogues des musées.

M. Alfred Lamouroux demande à M. le Préfet de la Seine de vouloir bien procurer à la 1re Sous-commission les catalogues des musées de l’État afin que l’on puisse opérer un dépouillement permettant de connaître les œuvres d’art et souvenirs intéressant l’histoire de Paris. Ce dépouillement constituerait déjà une partie notable de l’inventaire général.

M. le Président dit qu’il est très favorable à ce projet, et M. Brown est prié de demander les catalogues en question.

9° Étude des vitraux des églises de Paris par M. Carot.

M. Alfred Lamouroux expose que le travail important de M. Carot sur l’état des verrières des églises de Paris pourrait être étudié au fur et à mesure des communications de l’éminent artiste, de manière à pourvoir au plus urgent et à saisir M. le Préfet de la Seine de propositions tendant à la conservation de ces œuvres d’art.

M. le Président donne son assentiment à cette proposition, qui est ensuite approuvée et renvoyée à la 1re Sous-commission.

10° Communication de M. Gosselin-Lenôtre.

M. Gosselin-Lenôtre informe la Commission qu’il a examiné au Ministère de la Justice une vingtaine de cartons contenant des dossiers d’instructions judiciaires, relatifs à des faits historiques importants, intéressant la Ville de Paris, la prise de la Bastille notamment. Il offre de communiquer à la Commission — après entente avec le ministre — l’inventaire des documents qu’il classe actuellement.

La Commission accepte et remercie M. Gosselin-Lenôtre de sa communication.

M. Tesson rend compte de l’excursion de la 1re Sous-commission :

Le 25 avril dernier, la 1re Sous-commission s’est réunie à l’hôpital de la Charité dans le cabinet de M. Gillet, directeur ; elle a admiré les peintures de valeur qui y sont rassemblées ; ces œuvres d’art remarquables proviennent de la congrégation des frères Saint-Jean-de-Dieu, qui dirigeait autrefois l’hôpital de la Charité.

Les pierres tombales que M. Coyecque avait signalées ont été examinées dans la cave où elles sont reléguées actuellement; plusieurs présentent un certain intérêt, tant par la nature des inscriptions gravées, que par des encadrements caractéristiques.

La Commission a tout particulièrement remarqué une plaque de marbre ayant un beau caractère de souvenir parisien.

Cette plaque était placée au-dessus de la porte d’entrée de la célèbre clinique de Corvisart et constitue un document très intéressant ; quoique divisée en deux morceaux, elle est complète et la Commission a pensé qu’on pourrait la transporter au musée Carnavalet.

M. Guiffrey dit qu’il serait préférable de la rétablir, sinon à l’endroit qu’elle occupait primitivement, tout au moins à proximité et dans l’intérieur de l’hôpital de la Charité.

La Commission approuve M. Guiffrey et demande à M. le Préfet de la Seine d’intervenir auprès de l’Administration de l’Assistance publique pour faire mettre en place la plaque de la clinique de Corvisart.

Les pierres tombales seront cataloguées dans l’inventaire projeté.

M. Tesson, reprenant la suite de son compte rendu, rappelle que la 1re Commission a visité la très curieuse salle de garde des internes en médecine servant de vestiaire aux médecins, où se trouvent des peintures intéressantes.

L’Académie de médecine, rue des Saints-Pères, au coin du boulevard Saint-Germain, occupe l’ancienne chapelle des frères Saint-Jean-de-Dieu. La salle disposée en amphithéâtre n’offre de remarquable qu’un grand nombre de peintures, copies pour la plupart.

Pourtant, les vieux meubles qui garnissent l’ancienne sacristie — quoique surchargés de peinture — sont encore bien intéressants et la Commission estime qu’il y a lieu de rechercher s’ils n’appartiennent pas à l’Administration de l’Assistance publique, afin de les faire inventorier avant le déménagement de l’Académie.

M. Ch. Lucas signale la singulière disposition actuelle des locaux de l’ancienne chapelle des frères Saint-Jean-de-Dieu ; un mur a été élevé à la séparation du chœur et de la nef et, tandis que le chœur fait partie intégrante de l’hôpital de la Charité qui, profitant de sa disposition circulaire, l’utilise comme petit amphithéâtre, la nef est devenue salle des réunions de l’Académie de médecine avec une entrée particulière sur la rue des