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A l’époque du 31 Mars, Saint-Domingue se trouvant dans le plus pressant besoin, M. le Marquisis DU CHILLEAU, en se conformant à l’Arrêt du Conseil du 30 Août 1784, rendit une Ordonnance qui ouvroit, pour trois mois, aux Biscuits et Farines étrangères, les TROIS PORTS D’ENTREPÒT, avec défenses aux Armateurs étrangers de se charger, en retour, des denrées coloniales-

LORSQUE cette Ordonnance fut promulguée, le 7 Avril, nous étions déjà dans une disette effrayante : nos Magasins étoient vuides, et nos beʃoins urgens.

OR, pour satisfaire à ces besoins urgens pendant les trois mois d’Avril, Mai & Juin, il fallait encore 87,500 barils de Farine.

EH BIEN, Messieurs, le Commerce de France nous en a apporté 7,332, c’est-à-dire, la cinquième partie de ce qu’il nous fallait. Quelle eût été l’horreur de notre position, si les États-Unis ne fussent venus à notre secours ? Ils nous apportèrent, dans ce même trimestre, 27,098 barils ; de manière qu’avec ce secours, la Colonie en reçut en tout 34,430 ; mais il lui en fallait 37,500.

D’ou résulte d’abord, qu’il nous a MANQUÉ 3,070 Barils, c’est-à-dire que l'on a été SEPT JOURS SANS PAIN, ou que l'on a été réduit à la dure extrémité de réduire les rations d’un quart pendant le dernier mois.