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dissimuler, plus faciles encore à consulter à la dérobée. Ils affolent, par les gravures qu’ils renferment, les sens et les désirs sexuels et préparent chez les jeunes de pauvres détraqués qui échouent lamentablement aux moins difficiles des examens.

Me trouvant un jour auprès de la bibliothèque de la gare de Lille, je vis trois voyageurs faire leurs provisions de voyage. L’un d’entre eux composa son menu intellectuel de toute la série des journaux pornographiques ; le second prit les journaux politiques, le troisième déclara qu’il ne prenait que les « Nus sous couverture fermée ».

On est effrayé à la pensée du nombre de ces albums mis en vente. Les bibliothécaires des chemins de fer de tous les réseaux, excepté le P. O. mais y compris l’État, oui, l’État dirigé et administré par des fonctionnaires de la République française, pratiquent la vente de documents que les tribunaux français condamnent comme obscènes.

On peut se demander si la prudente recommandation du Parquet de la Seine, à laquelle nous avons fait allusion plus haut, est bien applicable aux documents du nu photographié. Le Parquet de la Seine informait en mars