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initiale. Ils font passer des bretonnes pour des espagnoles et vice versa ; des allemandes pour des parisiennes, des andalouses pour des normandes. Peu leur importe, le potache affolé ou mal conseillé ne regarde pas à cette particularité. Tout cela est pour sauver les apparences.

Dernièrement, un des albums le plus répandu publia une gravure reproduisant deux jeunes garçons de quatorze à quinze ans. Mais on avait eu soin de faire passer une bande blanche voilant la nudité sexuelle des deux enfants. La page suivante montrait une femme d’une nudité absolue. Pourquoi, si cet album est destiné aux artistes, cacher, chez le garçon, ce que l’on montre avec tant d’évidence chez la femme ? Quelle vision troublante cela peut-il produire dans l’esprit d’un élève de l’École des Beaux-Arts ? Il faut aller plus loin encore. Le directeur d’une de ces revues du nu écrivait en 1905, au président du Comité de vigilance de B. une lettre dans laquelle il disait : « Notre revue est destinée aux élèves des École des Beaux-Arts qui n’ont pas les moyens de se payer des modèles vivants pour leurs études d’académie. »

Comment se fait-il que dans une ville ouvrière de douze mille habitants, où il n’y a même pas de collège, il y ait dans l’unique kiosque à