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contentés de montrer les types de profil, de dos, en demi-corps. Nul doute que personne ne se serait offusqué, même si ces albums avaient été mis en vente tout ouverts. Mais dans ce cas personne n’aurait, non plus, acheté un deuxième numéro, et la bonne affaire en serait devenu une mauvaise. Il a donc fallu, pour exciter la curiosité de l’acheteur, lui fournir du vrai nu, et de l’obscénité dans les poses.

C’est ainsi que l’on a si bien réussi à surprendre à B… de nombreuses fillettes, flétries avant la nubilité, impubères et sans formes, et qu’on les représente dans ces albums avec des femmes de vingt à vingt-cinq ans, et avec des hommes.

En 1905, il y avait deux ou trois albums mis en circulation. À B… le comité de vigilance n’a pas craint de les dénoncer au parquet, qui n’hésita pas un instant à les poursuivre comme gravures obscènes. Le tribunal condamna, malgré la défense qui objectait que le Parquet local n’avait pas à se montrer plus rigoureux que son collègue de Paris. Le ministère public répondit que le Parquet de la Seine n’avait pas à donner d’ordres au Parquet de B…

La grande vogue apportée à la pornographie par l’audace de ces publications d’une part, et