Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 74 —

déterminé, chez les jeunes en particulier, des appétits ou des désirs qu’il faudra bien satisfaire. Si tous ne cèdent pas aux appels de la chair, à l’excitation des sens dépravés, ils conservent néanmoins, comme un stigmate sur leur esprit, et pendant les nuits suivantes ils se souviendront. Les réminiscences qui leur viendront ne les porteront guère à se respecter et à respecter la femme. Ils se sont mis à l’école de la débauche.

Une des formes les plus récentes de la pornographie c’est bien la reproduction du nu d’après nature par la photogravure. Avant 1905, pour faire de l’argent surtout, certaines maisons parisiennes publiaient annuellement un album de reproduction du nu des divers salons français. Ces albums étaient composés de reproductions artistiques, et pouvaient, avec raison, justifier leur intérêt auprès des amateurs. C’était de l’art en brochure, que la photographie permettait de vulgariser. Cette marchandise se vendit et se vendit bien. C’était une bonne affaire qui rapportait gros aux éditeurs. Aussi eurent-ils bientôt des imitateurs et des concurrents. Mais reproduire indéfiniment le nu de l’art, c’était