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sements ne craignent pas les représentations de cette nature pour attirer les gens. Dans une ville du Sud-Est, un père de famille n’osait plus, avec ses filles, passer devant tel café, à cause des scènes d’alcôve représentées sur la voie publique par le cinématographe de l’établissement. Dans les foires annuelles des grandes villes, certaines baraques ne reproduisent que des vues cinématographiques. Pendant la soirée, entre 8 heures et 10 heures, le spectacle est correct, bien que les rixes, les tueries soient trop souvent au programme ; à dix heures et demie, a lieu une représentation pour hommes et jeunes gens. L’agent de police est parti, les enfants aussi ; il ne reste que les noctambules, les amateurs et les femmes qui ne rougissent plus. C’est alors que se déroulent les films où les scènes vraiment « suggestives et troublantes » sont représentées. L’écran devient l’alcôve, le boudoir, le lupanar, et tout le reste.

S’il n’est pas possible d’emporter dans sa poche la vision obscène comme la photographie, il n’en reste pas moins une profonde impression sur la mentalité des spectateurs de ces représentations. Dans un très court moment, le maximum d’intérêt a été produit, et le défilé des scènes plus ou moins immorales sur l’écran a