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distinguée, éclectique, de bon ton, au centre même, dans la rue la plus fréquentée, un spectacle public d’une immoralité telle que l’on devait l’interdire aux jeunes gens de moins de dix-huit ans, qui peuvent, cependant, sans contrôle, aller librement même dans les maisons de tolérance. C’est assez dire combien une telle pusillanimité de la part des pouvoirs publics est un encouragement et une protection pour les pornographes.

Les cinématographes depuis quelques années ont pris une vogue extraordinaire. Dans toutes les villes, toutes les foires et fêtes foraines, et dans beaucoup de théâtres, de music-halls et de cafés-concerts, l’on en rencontre pour attirer et retenir le client ou le consommateur. La publicité de ce genre de spectacle rend très difficile la reproduction de scènes trop suggestives. La grande variété d’auditeurs pourrait attirer des protestations de nature à nuire à la recette. C’est pour cette raison que les directeurs sont plus prudents que leurs collègues des mutoscopes. En outre, ce sont les enfants que l’on mène le plus volontiers à ces spectacles, et il y a peu de personnes qui supporteraient des scènes de débauche ou de dévergondage devant les enfants. Cependant, certains établis-