Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 70 —

contre le tenancier de cet établissement en indiquant le genre de spectacle qu’il représentait. Quand le commissaire de police vint pour verbaliser, la série était changée ; le Parquet poursuivit quand même, mais le 5 novembre 1907, le tribunal acquitta : ce n’était pas suffisamment obscène ! Et l’on veut augmenter la police des grandes villes pour arrêter l’audace criminelle des apaches ! Cela est bien inutile. Tant que vous laisserez l’obscénité ou l’immoralité faire l’éducation publique des enfants moralement abandonnés, ce sera donner des coups de bâton dans l’eau que de faire de la police. Vous arrêterez dix apaches par semaine, c’est entendu. Dans une ville de cinq cent mille habitants, la pornographie vous en fabriquera vingt-cinq par semaine rien qu’avec les publications obscènes publiques et gratuites que vous laissez étalées impunément. Vous avez l’allure d’un homme qui veut sauver un enfant en lui plongeant la tête dans un baquet plein d’eau.

L’indifférence ou la tolérance des pouvoirs publics sembleraient encourager les pères de famille à se faire justice eux-mêmes. On le recommande parfois, mais on a tort. Un professeur de lycée, voyant ses élèves rechercher les vues de ces appareils, en fut tellement