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ment les jeunes gens et les hommes à entrer. Elle emploie à peu près la même intonation et le même sourire que les prostituées qui font la porte des maisons de tolérance. Dans chaque fête foraine il y a deux ou trois de ces baraques ; elles sont généralement un peu retirées des grandes allées. En souriant, la femme vous explique qu’avec cinq sous vous verrez la plus belle forme de jambe ; pour une somme plus élevée, vous verrez davantage. Suivant la physionomie du visiteur, le reste ne relève plus que de la maison de prostitution. Combien de jeunes gens, excités par une curiosité malsaine, vont dans ces bouges ignobles, où ils salissent leur esprit et pervertissent leurs sentiments.

À N., l’adjoint au maire fut conduit dans l’un de ces établissements par un membre de la section de la Ligue de la moralité publique afin d’être convaincu. Deux heures après sa visite, la baraque avait disparu. À L., sur les indications du Comité de vigilance, le maire, accompagné de son secrétaire et du commissaire central, visitèrent ensemble deux de ces « bouis-bouis » dont ils avaient eux-mêmes autorisé l’installation quelques jours auparavant. Ils furent si pleinement édifiés que le lendemain toutes ces maisons de prostitution ambulante