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ner les cartes transparentes et les cartes imprimées sur bois. Celles-ci sont venues jusqu’à nous sous forme d’horreurs sans nom. Les cartes à jouer, transparentes, sont de deux sortes. La première, celle des « attrape-nigauds », est à proprement parler à peu près inoffensive. Dans une petite boîte, fermée et cachetée, se trouvent cinquante-deux cartes, très ordinaires. Ces boîtes sont offertes aux hommes et aussi aux jeunes gens par des camelots se tenant sur les marchés, aux abords des gares, des quais de débarquement, aux environs de la Bourse dans les grandes villes, en un mot là où il y a de grands attroupements permanents d’hommes de toutes classes. Pour échauffer la curiosité du client, le camelot lui glisse dans le creux de l’oreille que ces cartes représentent des choses extraordinaires et que si les agents le surprenaient ils le conduiraient en prison. L’acheteur écoute et croit tout ce qu’on lui dit. Combien ? — Cinq francs. Hésitation. Marchandage, et si l’on tient bon l’on a le paquet pour vingt sous, c’est-à-dire vingt fois plus que cela ne vaut. Car rentré dans sa chambre, c’est cinquante : deux académies lourdes, couleur chair, sans art, et sans rien d’intéressant que l’on a.

Ne vous avisez pas de les envoyer au Parquet, tout le monde rirait de vous.