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acheté de franchement ignobles sous ce rapport : elles leur étaient vendues dans un magasin, sur la rue, au vu et au su de tout le monde.

Ce que j’ai vu de pire s’est vendu aux élèves de seconde et de troisième du Lycée de X., ville de 70.000 habitants. Le camelot offrait sa marchandise aux jeunes gens à deux cents mètres de la sortie du Lycée, au moment où ils regagnaient leur famille. Le titre de la carte, que je n’ose pas transcrire ici, était des plus significatifs. Toute la description de l’acte sexuel y était faite. C’est un père de famille, ayant deux garçons de 14 et 16 ans qui me l’a remis. On frémit à la pensée des désordres que pareilles choses produisent dans l’esprit des adolescents. Il ne faut plus s’étonner de la mollesse de certains grands élèves des Lycées et Collèges. Par la pornographie ils sont initiés à la débauche précoce qui les vide, les abrutit et les tue.

Le Recteur d’une grande Académie du Sud-Ouest me disait, l’an dernier : « Il faudrait une armée dans les rues pour faire disparaitre la pornographie. Ce n’est qu’à cette condition que notre œuvre éducative ne sera pas compromise. »