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les curés. Ils lisent imperturbablement les âneries que contient la feuille. Les passants s’esclaffent, mais si le camelot se croit bien entouré, aussitôt il plie en deux sa feuille et ne lit que la moitié de la longueur de la ligne. Alors c’est l’obscène dans sa forme la plus sale. Dans une grande ville du midi, un camelot vendait cette pâture aux enfants des classes primaires sur le champ de foire, à cinq heures de l’après-midi. Des cartes de correspondance, avec des vers imprimés, se vendent dans des bazars importants. Le texte accorde des indulgences à toute personne qui le lira un certain nombre de fois. En apparence, c’est une grosse plaisanterie, mais qu’on lise les vers 1, 3, 5, 7, et 2, 4, 6 et 8 et cela devient inénarrable. Un de mes amis, fort opposé à nos prétentions antipornographiques, acheta une de ces cartes sans connaitre leur caractère et l’envoya à ses intimes, chez lesquels il y avait des jeunes filles. Quelle ne fut pas son épouvante, quand un autre ami lui fit lire le texte dans l’ordre indiqué ! Mais les cartes étaient parties. Depuis il est résolument avec nous. C’est presque toujours les prières, les ecclésiastiques ou les choses religieuses qui font l’objet de ces élucubrations obscènes. À C…, les élèves du Lycée en ont