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soit qu’ils les aient fait exécuter sur place, ils ont toujours couru de grands risques qu’ils ne veulent pas transformer en désastre. Ce qui ne manquerait pas d’arriver au cas où le Parquet ferait pratiquer une saisie.

Les documents vendus sur la voie publique, ou mis à l’étalage, sont loin d’être aussi obscènes que ceux offerts à la dérobée ou par lettre fermée. Ils sont destinés à amorcer l’affaire et à attirer la curiosité. On peut donc déclarer — et cela est vrai — qu’il y a une pornographie publique et une pornographie cachée.

La première, sous forme d’objets divers, représente, plus ou moins grossièrement, des organes sexuels. À Dijon, un camelot en vendait dans la rue, le soir, aux jeunes gens et aux soldats. Évidemment il avait l’œil sur l’agent de police, et savait rapidement dissimuler son ignoble marchandise dès que l’agent approchait. De petites glaces, d’apparence absolument inoffensives, sous une bouffée de buée, représentent des scènes de débauche. Les jeunes gens achètent cela comme du pain.

À Paris les préservatifs sont mis en vente dans les magasins où les passants les voient à la devanture. Toutes les formes et toutes les