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spécimens des inventions obscènes, une sorte de catalogue général illustré, dans lequel étaient disposés les types offerts au public. Ces catalogues existent en effet, et se vendent même fort cher. Ils sont des plus difficiles à obtenir et encore plus difficiles à faire saisir par le Parquet, le cas échéant.

La plupart des objets indiqués sont fournis secrètement aux amateurs ; ils sont d’ailleurs tellement obscènes qu’on n’oserait pas les véhiculer publiquement par quelque moyen que ce soit. Le demandeur sait où il fait sa commande, mais non d’où elle lui vient. Car autre est la ville où l’on reçoit la correspondance, et autre la ville d’où l’on expédie les précieux colis. Et même si le Parquet opérait une descente à l’adresse où a été envoyée la commande, il ne trouverait rien, qu’une vulgaire boîte aux lettres, c’est-à-dire une personne ayant un autre nom. Mais pas un document compromettant, pas même la lettre de commande qui a pris le chemin de la ville où a été faite l’expédition. Mais à quelle adresse ? Ces précautions sont prises pour échapper aux rigueurs pénales et pour sauver la mise. Les documents ainsi vendus coûtent fort chers à leurs possesseurs. Soit qu’ils les aient fait venir de l’étranger,