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objets et les choses de nature à exciter ses désirs et satisfaire ses passions. Mais l’on peut dire que ces diverses manifestations étaient à la fois trop rares et trop difficiles à réunir pour devenir un danger public. En effet, les inscriptions, les images grossières, les descriptions d’emblèmes obscènes qui se retrouvent sur les monuments antiques, ne se vendaient pas au coin des rues, et ne pouvaient davantage se mettre dans la poche, ni se conserver au foyer. Leur action sur des mentalités frustes était bien réduite. D’ailleurs, les moyens pratiques manquaient ; et il n’était pas possible de multiplier à l’infini les productions licencieuses. Celles-ci étaient orales ou plastiques, et si, parfois, elles prenaient la forme graphique, leur nombre ne pouvait être que bien restreint.

La sculpture antique a bien laissé certains reliefs d’un réalisme grossier, mais je ne pense pas qu’ils aient profondément altéré les bonnes mœurs de l’époque, et si nous n’avions aujourd’hui comme licencieuses que les statues de nos places publiques, même les plus dévêtues, et les toiles de nos musées, même les plus nues, le danger serait nul. Je ne crois pas à l’action démoralisatrice des productions vrai-