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contraire et nous nous faisons fort de le prouver.

Mais soyons sérieux, cela en vaut la peine. Il nous suffira de faire remarquer que le public, journalistes respectueux de leur plume et de leurs lecteurs — il y en a, — magistrats, éducateurs, pères de famille de toute condition sociale, ouvriers modestes, sont arrivés à la conviction qu’un grand mal menace la jeunesse. Ce mal ils le constatent, le touchent du doigt et le voient de leurs yeux. Républicains de toutes nuances, réactionnaires à tous les degrés, révolutionnaires de tous les partis s’élèvent depuis longtemps, et avec véhémence, contre cette plaie de la France.

Ce grand public, le public moral, celui qui compte parce qu’il vit et travaille, se trompe-t-il ? Est-il aiguillé sur une fausse voie ? Mais non, car des hommes dont l’anarchie littéraire et morale semblait n’avoir pas de bornes, ne craignent plus de demander le nettoyage à coup de balai. Le public regarde les étalages des kiosques, les éventaires des librairies ; il observe les gravures, lit les légendes, se rend compte que toutes ces productions tendent à froisser le sentiment de pudeur ; il se détourne avec dégoût ; parfois certaines personnes sont honteu-