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l’égout ou de l’abime de honte dans lequel les pornographes ont plongé notre peuple. Si parfois les termes que j’emploie ont l’air d’un réquisitoire, c’est que mon cœur de français et de père, est oppressé à se briser. Le rouge me monte au front et la rage aux poings, quand je revois par la pensée cette infamie nationale. Du nord au midi, de l’est à l’ouest, la France est pénétrée de cet infect virus qui salit l’âme et tue l’idéal. Un pays ne peut pas vivre ainsi sous une continuelle oppression du vice ; il finirait par en mourir. Et si nous tenons à la France, si nous voulons le progrès de notre race et de notre esprit, il nous faut épurer nos mœurs et réviser nos notions de moralité, mettre en évidence les puissances de dissolution qui travaillent à l’abaissement de notre dignité et diminuent la valeur éducative de nos vertus françaises.

Personne ne voudra, je l’espère, nous objecter que les productions littéraires et artistiques de notre époque sont privées d’une publicité complète et que les manifestations diverses de l’esprit français sont enrayées par des lois ou par des préjugés qui limitent le génie de nos penseurs, de nos écrivains et de nos artistes. En France, toutes les libertés peuvent dégénérer en licence.