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hommes, nous avons besoin que l’on nous défende aussi. Nous avons trop d’occasions de nous corrompre : les tentations, les excitations à la sensualité sont trop puissantes et trop nombreuses dans notre vie privée. Il faut qu’on supprime aussi pour nous ces appels aux passions sexuelles que la pornographie impose à nos regards dans les rues. » Nous ne devons pas nous tenir uniquement dans le domaine de l’enfance. Oui, celle-ci est menacée, elle est moralement abandonnée dans les rues ; dans chaque enfant il y a un homme, une créature complète en germe, mais les pornographes visent plus loin et plus exactement. Ils recherchent l’adolescent, le jeune homme ; c’est chez ceux-ci qu’ils veulent éveiller la curiosité, exciter la passion, allumer le désir : avec ceux-ci, ils auront une clientèle assurée et pourront écouler leurs produits, pour conduire à une débauche à peu près certaine les malheureux qui auront regardé, une seule fois peut-être, leurs images pernicieuses.

C’est, avant tout autre, l’adolescent qui est le plus en danger, parce qu’il est au moment le plus critique. Sans expérience, sans armes, et souvent sans défense, il est aux prises avec une des formes les plus insidieuses de l’immoralité.