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Le trouble que ressentira un enfant normalement éduqué, en présence d’une gravure licencieuse, ne le conduira pas nécessairement à la curiosité mauvaise, même en regardant des images où nous pourrions voir du premier coup d’œil le tableau impur. Il ne sait pas encore ce que sont les choses sexuelles. Fréquemment, j’ai observé les enfants en arrêt devant les journaux illustrés épinglés aux kiosques, c’est toujours les gravures des suppléments de nos grands quotidiens qui les retenaient. Quand j’en ai surpris à suivre du doigt les gravures des journaux pornographiques, c’étaient des adolescents, déjà au courant de la signification des dessins représentés. Ce sont des adolescents précoces, instruits par des camarades plus âgés, ou déjà viciés, ou par des exemples immoraux.

Il y a des quantités prodigieuses d’écrits, de gravures, de photographies qui ne troubleront probablement pas un enfant, et qui jetteront dans le désarroi moral le plus profond un jeune homme de vingt ou vingt-cinq ans, et même plus âgé. Il y a quelques mois seulement, un homme d’une cinquantaine d’années me disait : « On fait bien de défendre les enfants contre les pornographes, mais nous