Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 15 —

nuité sociale ; elles doivent rendre cette continuité possible. Elles comprennent donc le respect de la famille et le respect de la pudeur qui est impliqué dans le respect de la famille.

« Les bonnes mœurs correspondent à l’effort, conscient ou inconscient, qu’une société fait à chaque moment de sa durée pour maintenir sa cohésion, pour ne pas se laisser dissoudre par les courants de passion et les coalitions d’intérêts privés. L’énergie de cet effort doit être toujours supérieure à la puissance des agents de dissolution… Une société vit de respect et de pudeur autant que de pain.[1] »

La pornographie en tant que description de l’obscène est nécessairement contraire aux bonnes mœurs. Elle tend à représenter publiquement, par les moyens les plus adéquats à ses fins, ce qui est immoral et provoque la débauche des sens. La description de la prostitution au point de vue social n’est pas, elle, forcément pornographique ; pas davantage les ouvrages de médecine, car alors, bien des descriptions seraient obscènes.

On entend par pornographie, au sens admis

  1. Relèvement social (organe de la Ligue française de la moralité publique), du 1er juin 1907.