Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 13 —

La pornographie étant aussi la description de la prostitution ne saurait, dans ce cas, être nécessairement obscène. Mais si cette description a pour but de provoquer l’homme ou la femme à la débauche, d’exciter en eux des désirs sexuels ou qui tendent aux rapprochements sexuels, elle sera obscène. Si, au contraire, la pornographie ne fait que dévoiler certains états de perversion morale, il ne s’ensuit pas qu’elle soit obscène.

La prostitution est la profanation du corps par l’acte sexuel en dehors des fins morales et sociales auxquelles il est réservé. La prostitution est donc le commerce vénal du corps, l’avilissement de la personne physiologique et morale aussi bien de l’homme que de la femme. La prostitution n’est, enfin, considérée dans ses actes, que la production publique des faits d’obscénité. Car elle ne peut être morale. Si la prostitution était morale, elle ne serait plus la prostitution. La description des actes tendant à la prostitution sera nécessairement obscène ou contraire aux bonnes mœurs.

Suivant une définition toute récente des bonnes mœurs donnée par un procureur de la République : « Les bonnes mœurs sont les mœurs de l’époque où l’on vit. » Mais alors, au moyen de