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et mères de famille, sur un danger effroyablement grave, et qui, grâce à notre indifférence des questions morales, est en train de couvrir notre pays d’une immense corruption dans laquelle notre jeunesse est plongée dès l’enfance. Le danger de la pornographie, très puissant par lui-même, le devient encore infiniment plus par notre inaction et par la multiplicité incroyable de ses manifestations publiques et cachées, et par l’effronterie et la brutalité de ses moyens.

Si les résultats de six années consécutives de luttes locales, à Bordeaux, et mes sept mois de campagne en France en 1907 m’ont mis en présence du mal que je ne croyais ni si profond ni si étendu, je désire jeter un cri d’alarme afin de réveiller si possible les consciences endormies. Il faut faire entendre aujourd’hui, il en est grand temps, à la démocratie, une parole d’avertissement et lui dire : la France se dépeuple, la France perd sa fraîcheur morale ; la France dégénère ; la France s’enlaidit. Si cela continue la France mourra ! Nos sources vives s’empoisonnent par l’action dissolvante, corruptrice et persistante de la pornographie.

À cette description du mal un corollaire s’impose. Oui le mal est grand, le danger menaçant ; son action est générale et puissante,