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Les étrangers n’ont rien à dire de nos turpitudes ; ils sont logés à la même enseigne, et malgré les accusations perfides qu’ils jettent à la « Grande Babylone », ils n’ont pas le droit de lui lancer la première pierre. Ce n’est donc pas leurs observations que je redoute. Il est même grand temps de rendre à chacun ce qui lui est dû.

Les pouvoirs publics ignorent trop le mal profond que nous avons constaté ; c’est la seule excuse à leur incroyable et indiscutable faiblesse. Ils sont aux prises, d’une façon permanente, avec des formes du mal qui ne sont que des conséquences, plus que des causes, de celui que nous dénonçons ici. D’une façon générale, la pornographie actuelle passe inaperçue devant les pouvoirs publics. On arrête à la frontière un illustré qui ridiculisera un homme d’État, on n’arrête pas un ballot de cartes obscènes qui entrent librement par nos portes grandes ouvertes. On rit de ces choses au Parlement. Les plaisanteries sottes et fausses d’un député, plus railleur qu’informé, donnent satisfaction à nos élus. Le « Père la Vertu » est une fois de plus tourné en ridicule, et la politique a repris sa supériorité à la tribune. Les pouvoirs judiciaires, eux, reflètent l’opi-