Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 4 —

une curiosité malsaine. Je ne prétends pas qu’il en soit toujours ainsi, en particulier pour les natures dégénérées ou faussées, devant lesquelles la représentation du vice aura toujours, ou presque toujours, une action plus forte encore dans le sens du tempérament.

Même chez ceux qui ne seraient pas encore touchés par le virus de l’immoralité, si l’on excite les sens par des descriptions quelque peu grivoises ou lubriques, l’on éveille les désirs, on attise la curiosité, on met en appétit des fonctions que la mentalité de l’adolescent n’avait pas encore déterminées. C’est en raison de notre attitude, de nos appréciations et de notre jugement à l’égard de la pornographie en particulier et de l’immoralité en général, que nous serons pour les jeunes un guide néfaste, quoique bien intentionné, ou un ami prudent et un conseiller protecteur et prévenant.

S’il est si facile, avec les plus grandes précautions, de jeter dans l’erreur de pauvres adolescents encore ignorants des pièges et des dangers qui les menacent, combien l’influence de la pornographie toute seule, n’est-elle pas effroyable ? Cela fait trembler rien que d’y songer.