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pas que la lecture de ce livre puisse engager un jeune homme ou une jeune fille à devenir clients des marchands et des producteurs de pornographie. Je ne pense pas que la jeunesse contemporaine soit à tel point ignorante de cette matière que nous ne précisons, d’ailleurs, que pour mieux la condamner.

En admettant même que certains lecteurs, jeunes et ignorants, apprennent pour la première fois, par ce livre, qu’il existe de la pornographie, de l’obscénité, des productions immorales, il vaut infiniment mieux qu’ils soient mis au courant de ces choses par ceux qui les combattent, comme devant un abîme, que de les lire ou les regarder en cachette, ou avec des camarades déjà pervertis. C’est précisément de ce point de départ que dépend presque toujours l’influence que pourra exercer telle ou telle manifestation morale ou immorale. Dès que l’on parle avec respect de choses respectables, on incline les autres au respect. Quand, au contraire, on en parle avec dédain ou mépris, ou en les raillant, c’est tout l’opposé qui se produit dans l’esprit. À plus forte raison quand on parle de l’immoralité. Une répulsion véritable et profonde à l’égard de ce qui est malpropre suffit généralement pour étouffer