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propriétaire-gérant lui-même, c’est-à-dire d’un pornographe professionnel. Vraiment, que faut-il attendre pour agir contre cet empoisonneur ? Comment peut-on admettre d’un éditeur l’interdiction de la vente publique de son journal à des jeunes gens au-dessous de seize ans, à cause de sa licence ? Aucun texte de loi ne le permet. Si ce journal est si dangereux, il n’y a qu’à l’envoyer au Parquet au lieu de le vendre aux grandes personnes.

Si je parle si longuement de cette revue, c’est qu’elle est la plus sale et la plus importante et qu’elle a des particularités que n’ont pas les autres. Son propriétaire a un nom étranger ; le gérant est allemand[1]. La revue est hebdomadaire ; elle tire à 40.000 exemplaires et a déjà donné lieu à de nombreuses contraventions et saisies. Le précédent propriétaire a dû faire de mauvaises affaires, car il a été déclaré en faillite il y a quatre ans. Derrière le gérant prête-nom dont les capacités pornographiques sont les plus grandes, il y a un propriétaire qui ne vaut sans doute pas mieux.

Nous nous trouvons, ici, en présence du

  1. Il parait que ce personnage s’est fait naturaliser et qu’il jouit de la capacité de citoyen français. En voilà un dont nous nous passerions bien !