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épuisé les ressources de l’esprit humain, car ils atteignent au degré où l’immonde produit l’écœurement et le dégoût. Ce n’est plus de la gauloiserie ni de la grivoiserie, c’est obscène et ce n’est qu’obscène. Les dessins sont nuls, les figures n’expriment rien, la scène déroute par sa bêtise, les couleurs sont crachées. Cela ne mérite que le mépris et l’égout[1].

L’une de ces revues a pour spécialité les gens en uniforme. Elle s’évertue, si le mot n’est pas ici de trop, à décrire l’immoralité dans l’armée. Ce sont toujours des officiers en bonne fortune ; des colonels et des commandants trompés par de séduisants sous-lieutenants, ou la colonelle et la commandante en rupture de contrats conjugaux. Et pour représenter ces mœurs, les expressions militaires, que ceux qui ont passé par la caserne connaissent bien, sont adaptées aux choses que l’on sait. À la fin de la lecture d’un numéro, on est pris d’une nausée sans pareille. C’est toujours la même chose, toujours sale, toujours bête, toujours pornographique. Si tout ce qu’on imprime là-dedans était vrai,

  1. Le gouvernement belge interdit le transport par chemin de fer de quatre-vingt-quatorze journaux et écrits périodiques français à cause de leur obscénité. Ce n’est pas honorable pour nous.