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Depuis dix ans, plus de soixante-dix de ces feuilles, aux titres ronflants et aux dessins de la plus criante licence, ont vu le jour en France. Ce sont ces journaux illustrés qui pendant plusieurs années ont fait de la voie publique, en France, un endroit scandaleux. Les camelots, pour gagner de l’argent avec les invendus, cédaient trois ou quatre de ces feuilles pour un sou, et les imposaient sous les yeux mêmes des dames et des jeunes filles. Je connais une dame qui dut se défendre à coups d’ombrelle, dans les rues d’une très grande ville du Sud-Ouest, pour se débarrasser de cette sale marchandise.

Les passants achètent dans les rues des illustrés comme du bon pain. Comme les suppléments illustrés des grands quotidiens publient des récits de guerre, de combats, de crimes ou de suicide, les journaux illustrés décrivent la scène d’alcôve, l’excitation des sens, le déshabillé et l’obscénité. Ils exposent la femme française comme un instrument de plaisir ; ils la salissent, la prostituent, l’avilissent et la déshonorent. Ils sont les pourvoyeurs de la débauche, du crime et de la prostitution. Leurs contes, nouvelles, dessins, gravures, légendes, ne visent qu’à une chose : à l’obscénité. Et pour la décrire, la représenter et la souligner, ils ont