grand moniteur du vice, le vil initiateur à la débauche de milliers de jeunes hommes ; en même temps qu’il allume les désirs de ses lecteurs et de ses lectrices, il prépare des clients pour les maisons de rendez-vous qu’il annonce : Pornographe et proxénète, cela va ensemble.
Il faut parler encore de la méthode de certains grands quotidiens pour faire passer leurs feuilletons en volumes. Il y a quelques années, le tribunal correctionnel de P. condamna à deux mille francs d’amende le gérant du X. pour publication d’un feuilleton obscène. Pendant l’instruction, le journal continua la publication. Mais le lendemain du jour où le jugement fut rendu, pour ne pas recommencer, le roman parut en volume avec la mention : « condamné par jugement du… pour outrages aux bonnes mœurs ». Du coup l’auteur assurait sa vente, et se mettait à peu près certainement à l’abri derrière le jury.
Il est certain que la loi sur la presse a grandement facilité de pareilles mœurs. Toutefois, malgré les inconvénients si graves qu’une telle liberté peut engendrer, il n’y a pas de raison de la diminuer. Il serait seulement prudent de rappeler aux directeurs, gérants et rédacteurs qu’il y a des lois que l’on n’enfreint pas impu-
