Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 123 —

fonder un Comité de vigilance, je lus cet article devant huit pères de famille, dont un avocat, père de quatre enfants. Ma lecture terminée, cet avocat me demanda où j’avais acquis ce journal. — Telle rue, tel numéro, vous connaissez le magasin ; le journal était affiché au dehors et je l’ai pris moi-même en le payant dix centimes.

L’avocat entra dans une véritable fureur en apprenant que ses propres enfants auraient pu acheter cette ordure sans nom dans la rue. Or ce journal a des années d’existence, et il a un tirage très élevé. Toujours il est obscène d’un bout à l’autre. C’est toujours la même maison parisienne qui l’expédie en province. Toutes les bibliothèques des gares, les marchands de journaux, les libraires le vendent. Des fillettes et des garçons de moins de quinze ans le vendent quand ils suppléent ou remplacent leurs parents. Il est affiché aux boutiques et met bien en vue les gravures de sa quatrième page. C’est une grosse maison d’édition de Paris qui le publie ainsi que le précédent. Ses petites annonces et sa grande publicité recommandent tous les « plaisirs de Paris », Il a comme principal collaborateur un ancien député, qui excelle dans la pornographie ou la littérature rosse. C’est le