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de quinze grands magasins de cartes postales illustrées où l’on met à l’étalage les cartes les plus ordurières. Dans un seul magasin j’en ai compté plus de quatre-vingts au même panneau, et quand j’en détachai deux pour les acheter, la jeune fille qui reçut mon argent me sourit d’un air qui voulait dire beaucoup.

À Villefranche-sur-Saône et à Nancy-gare j’ai acheté, pour les enlever de la vue du public, deux cartes de la dernière obscénité. À Paris on les trouve chez tous les vendeurs de cartes, non pas dans des boîtes, mais suspendues à hauteur des yeux, et femmes, enfants, garçons, fillettes, jeunes gens et jeunes filles peuvent tout voir sans dépenser un sou. C’est la démoralisation à l’œil !

Que l’on veuille bien remarquer que toutes ces cartes sont exposées, mises en vente, et vendues sur la voie publique ; que presque chaque fois qu’elles ont été adressées aux parquets avec une plainte à l’appui, les vendeurs ont été condamnés à l’amende et même à la prison, et cela sans sursis. Dans une ville de l’Ouest, un vendeur a été condamné récemment à 200 francs d’amende, et à 8 jours d’emprisonnement ; le dessinateur, l’auteur de la fameuse série, dont nous avons parlé plus haut,