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groupèrent devant moi pour discuter la définition de l’obscénité et la méthode à employer pour obtenir une répression efficace. Ce trio de magistrats remplis de bonne volonté, mais peu au courant de ce genre d’affaires, ne savait où donner de la tête. Le juge d’instruction me demanda de déposer en qualité de témoin-expert (sic), et de lui indiquer quelles étaient, suivant moi, les cartes obscènes ou contraires aux bonnes mœurs. J’avoue, en racontant ce petit fait, que je me suis bien amusé. J’avais devant moi le juge d’instruction qui me posait des questions sur telle ou telle carte ; à ma gauche le greffier qui recevait mes réponses, et à ma droite le procureur de la République et son jeune substitut. Ceux-ci devant, plus tard, soutenir l’accusation devant le tribunal, tenaient à être documentés.

Sur la table se trouvait le fameux lot de cartes saisies entre les mains d’un petit vendeur de quinze ans, d’une femme peu recommandable, et dans les tiroirs d’un gros magasin de la ville, fournisseur habituel des vendeurs au détail.

En examinant rapidement les cartes, je jetais à droite celles qui me semblaient lestes, grivoises, mais qui auraient difficilement, étant