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sexuelle. Ces cartes ne sont nullement cachées, enfermées dans des tiroirs, ou dans des boîtes à l’abri de l’œil investigateur du commissaire de police. À part certains camelots de province, tous les magasins de cartes postales illustrées de Paris les mettent en vente à l’étalage extérieur et l’on peut les voir sans les acheter.

En province, dans les villes où une surveillance policière est utilement pratiquée, les marchands épurent leurs éventaires. C’est ainsi qu’à M., en trois jours de recherches, je n’ai découvert que quatre cartes plutôt lestes qu’obscènes. Cette propreté morale est due à l’activité du procureur de la République. Il me disait lui-même, qu’il avait mis un an à assainir, sous ce rapport, les boutiques de cartes postales illustrées. Les agents verbalisateurs, au début, n’y comprenaient rien, et le Procureur dut leur faire une série de leçons pour leur expliquer en quoi consiste l’immoralité graphique et ce qui est obscène ou contraire aux bonnes mœurs.

À B., un marchand me voyant choisir des cartes déjà gravement licencieuses, me souffla à l’oreille qu’il en avait de plus obscènes. À T., pendant qu’on me rendait ma monnaie sur le comptoir, le marchand me glissa un album