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trée. Il s’est empressé de jeter sur la voie publique, dans notre pays, des millions de cartes pornographiques. Quand nos producteurs nationaux — souvent en retard pour la bonne comme pour la mauvaise application du progrès — virent quelles ressources procurait la vente, ils se mirent à produire, et à produire en abondance. De sorte qu’au lieu de la pornographie étrangère seule, nous eûmes bientôt une pornographie bien nationale, bien française. Mais les pornographes français et leurs soutiens, — c’est-à-dire certains grands quotidiens et certains grands écrivains pour maisons de débauche, — accusèrent l’étranger seul, de répandre dans notre belle France ces turpitudes. Et cela fut cru, et cela fut soutenu, et pendant que l’on gardait les frontières pour empêcher l’envahissement par les pornographes étrangers, les sinistres gredins que sont tous les pornographes, fabriquaient chez nous et vendaient librement. Mais on accusait toujours l’étranger et l’on se refusait à croire les Français assez corrompus pour produire de pareilles immondices. Cette manière de voir devenait presque outrageante pour les étrangers !

Pendant les six tournées de conférences que j’ai faites en 1907, j’ai visité 64 grandes villes,