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qui vendrait des cartes, étalées à sa devanture, et que la poste retiendrait comme obscènes ou contraires aux bonnes mœurs : il y aurait, semble-t-il, tromperie sur la valeur de la marchandise. Mais n’y songeons pas trop, puisqu’il est déjà si difficile d’obtenir du Parquet des poursuites contre les vendeurs, pour la publicité qu’ils donnent à leur pornographique marchandise.

À part les journaux illustrés licencieux, ce sont les cartes postales qui abondent le plus. Elles sont extrêmement nombreuses et variées et atteignent à tous les degrés de la licence. Évidemment elles ne descendent pas dans l’immonde obscénité comme les photographies ou certaines gravures de la dimension des cartes illustrées, mais elles vont jusqu’à la limite que l’indifférence publique et les mœurs relâchées peuvent supporter. Aussi les dessinateurs, les éditeurs et les vendeurs profitent-ils de cette sorte d’apathie des pouvoirs publics et des honnêtes gens, pour aborder avec une effronterie déconcertante le trottoir, le magasin et la place publique avec leurs déshabillés, leurs nudités et leurs obscénités.

L’étranger a bien vite compris le parti qu’il pouvait tirer de cette faveur de la carte illus-