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comme ils étaient mis en vente fermés, les « honnêtes gens » et les Parquets, ainsi que les Comités de vigilance contre la licence des rues, les ont laissé vivre, grandir, et se reproduire en toute liberté. J’ai rencontré de nombreux chefs de Parquets, tout à fait ignorants du contenu de ces albums, vendus depuis deux ans, sous leurs yeux, aux kiosques de leur ville. J’ajoute que tous m’ont déclaré être prêts à poursuivre ces documents qu’ils considèrent comme obscènes. L’un d’eux, M. B., procureur à M., me fit même laisser sur son bureau la collection que je lui avais apportée, en me demandant de le saisir d’une plainte, ce que je fis quelques heures après. Onze revues du nu furent poursuivies à la fois : leurs vendeurs ont été acquittés le 5 novembre 1907 par le tribunal correctionnel.

Le Parquet de B., saisi en février 1907 d’une double plainte contre deux revues à peu près semblables vit, en juillet, le vendeur de l’une d’elles condamné à cinquante francs d’amende, sans sursis, et quinze jours après, la même chambre correctionnelle, avec le même président, acquitta le vendeur de l’autre, avec des attendus tels que l’on peut dire qu’ils sont un encouragement à la pornographie.