Page:Pourésy - La gangrène pornographique, 1908.djvu/102

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 86 —

Or, leurs vendeurs sont régulièrement punis de prison quand ils sont pris en flagrant délit. Mais si un gros pornographe, dont le loyer atteint trois mille francs par an rien que pour ses bureaux, se met à écouler une aussi malpropre marchandise, et s’il le prend de haut avec les pouvoirs publics, les menaçant d’une campagne de presse, de l’opinion publique ; s’il invoque la liberté de l’art, de la presse, du commerce, tout le monde se tient coi et laisse faire.

Songez un instant dans quel ridicule sombrerait un garde des sceaux prescrivant d’expédier à l’égout les productions de ces pourrisseurs publics et s’il s’avisait de prescrire aux Parquets une application stricte, rigoureuse et surtout effective de la loi du 16 mars 1898 contre ce genre de production pornographique ? Je ne crains pas d’affirmer que ce ministre de la justice ne se rencontrera jamais dans notre beau pays de France, asile doux et clément aux pornographes internationaux ou français.

La grande vogue qu’ont prise ces publications depuis deux ans a laissé croire au public qu’elles ne contenaient que des reproductions de tableaux ou d’œuvres d’art. Leur grand nombre a bien un peu étonné, mais