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milliers d’exemplaires, quand il ne se vend que cinquante, trente et même vingt-cinq centimes ; qu’aucun contrôle n’est exercé, que peut bien valoir la recommandation de l’éditeur : « cette revue ne doit pas être vendue aux enfants » ? Chacun sait que les marchands ont besoin de vendre, de récupérer leurs dépenses ; on ne peut guère leur en vouloir de céder à la tentation de livrer un de ces albums à un potache de quatorze ou seize ans. C’est plus haut qu’il faudrait frapper pour atteindre les vrais coupables. Ce sont les éditeurs qui en imposent presque la vente aux tenancières des kiosques. Le concessionnaire des bibliothèques des gares oblige ses employés à les mettre en vente et à les livrer au public. Malheureusement, ce ne sont pas les gros qui sont frappés pour la vente, la mise en vente ou l’exposition, mais bien les pauvres petits vendeurs ou employés, qui ne les refuseront que lorsque le tribunal correctionnel les aura condamnés à l’amende, et qu’ils auront sur leur casier judiciaire la mention : « outrages publics aux bonnes mœurs ».

Il se vend des cartes qui ne sont pas plus gravement obscènes que les documents contenus dans ces albums soi-disant artistiques. Ces cartes sont dans des boîtes fermées et cachetées.