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PLUSIEURS mois se passèrent, tout l’hiver encore, puis, le printemps reparut. La fortune ne vint pas pour Paul : ni la fortune, ni la chance ; pas même cette aisance qui fait que l’on peut vivre, sûr au moins, du jour du lendemain… le lendemain, au contraire, s’annonçait toujours pour lui sombre et de plus en plus menaçant. Les quelques sous qu’il gagne aujourd’hui, par ci par là, suffisent pour aujourd’hui seulement ; mais demain !… Demain, aura-t-il un morceau de pain à se mettre sous la dent, comment le gagnera-t-il, au moins, à quel métier va-t-il s’exercer pour en acheter un ? De quoi demain sera-t-il fait ? Cruelle incertitude !…

Et, avec cela, le mal de l’exil, les sensations amères et les souvenirs qu’il fait naître dans son cœur gonflé… Le mal de n’avoir aucun