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Sur Paul reposèrent maintenant toutes ses espérances.

Lorsque les deux aînés vivaient encore, Paul, qui était très intelligent, avait été remarqué par le curé de la paroisse qui conseilla fortement à son père de l’envoyer au séminaire où il ne manquerait certainement pas de se faire remarquer par ses talents. Le père céda assez facilement ; on espérait en faire un prêtre. Mais, à peine au séminaire, le malheureux Paul ne se fit remarquer que par son indiscipline et son amour effréné de la liberté. Finalement, après trois ans passés à courir les corridors, il revint au bercail et quitta la plume pour les mancherons de la charrue. Le père, à vrai dire, n’en fut que médiocrement fâché ; il avait besoin de tout l’aide possible…

Nous l’avons dit, Jacques Pelletier était un colon dans toute la force du mot. Il avait soif, pour ainsi dire, de défricher et d’agrandir sa terre, même de fonder des villages, des paroisses, et il ne cessait de répéter à ceux qui voulaient l’entendre, aux jeunes gens surtout : « Sur les terres nouvelles est l’avenir de la jeunesse du pays. Éloignez-vous des anciennes paroisses où le sol est épuisé ; allez remuer dans nos cantons une terre neuve qui va rendre au centuple le prix de vos labeurs ; mais, pour l’amour de Dieu ! n’allez