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XVIII



LAISSONS Paul un instant à son travail ingrat ; quittons les villes, encore brûlantes à la fin de l’été, et allons jouir de nouveau de la vie canadienne dans les coins où elle s’écoule modeste, industrieuse et honnête.

L’automne, encore une fois est venu, précipitant les nuits et les faisant longues, lugubres et glaciales.

Pour l’heure, la beauté de la nature est dans la gamme harmonieuse des teintes effacées, le tout se confondant en vapeurs ardoisées et en ombres blondes, en ce quelque chose d’impalpable et de lavé, dernier reste de couleur, dernière flamme de vie qui s’effacera avec la première bise, le premier flocon de neige : nature condamnée et d’autant plus aimée qu’elle est à la merci du premier heurt de l’hiver… Les fleurs ne sont plus ; à peine si quelques-