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LE « MEMBRE »

n’accorde pas assez d’attention à la science de l’aviculture. Au lieu de se lancer à corps perdu exclusivement dans la culture du trèfle, nos cultivateurs devraient prendre plus de moyens pour faire pondre leurs poules. J’ai entendu dire, continua cet ingénieux et pratique député, que la musique, et particulièrement le piano, avait le pouvoir d’accentuer d’une façon merveilleuse les fonctions de la ponte chez les poules… On jouerait tout simplement du piano aux gallinacés. On augmenterait le rendement des œufs, on diminuerait leur prix et, du même coup, on ferait l’affaire des marchands de pianos à la campagne dont on pourrait, ensuite, taxer les ventes, ce qui fournirait un nouveau revenu au gouvernement. On pourrait aussi classer les œufs plus facilement. Nous aurions, sur les marchés, les œufs Rossini, les Massenet, les Strauss, les Beethoven qui seraient naturellement plus chers que les œufs à la Sousa, à la Petite Tonkinoise ou à la Matchiche. On vendrait pour les dyspeptiques, les œufs pondus aux accords de la marche funèbre de Chopin.

On cria de nouveau, à gauche, « order », et le député fut effectivement mis à l’ordre par l’Orateur.

Un autre se leva et dit :

« Depuis longtemps, Monsieur l’Orateur, la Chine demande la République ; elle est ennuyée de cette vieille et impotente dynastie mandchoue qui, fuyant l’exemple des autres gouvernements et du nôtre en particulier, cherche son intérêt avant celui du peuple. Mais jusqu’à présent, ce doux et beau pays, a malheureusement vu avorter toutes les tentatives faites