Page:Potvin - L'appel de la terre, 1919.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nante beauté de Blanche Davis qui lui rappelait, vivace, sa précaire tendresse………………………………………

Ah ! qui pourra jamais sonder le mystère des tendresses féminines ?

Paul Duval descend la Montagne comme un fou ; il titube ainsi qu’un homme ivre ; il ne voit personne et se heurte aux passants qu’il rencontre et qui pestent contre lui. Un homme qu’il avait fait rouler en bas des trottoirs, le bouscule à son tour jusqu’au milieu de la rue en le traitant d’imbécile et d’ivrogne. Paul Duval ne s’émeut pas davantage de l’aventure ; il continue de descendre sans souci de la cohue des rues qui grossit à mesure qu’il se rapproche de la ville, sans souci des dangers auxquels l’exposait sa dangereuse inattention… Il traversa la ville sans plus se convaincre de ce qu’il faisait ; puis, il se trouva bientôt dans sa chambre d’hôtel, affalé sur son lit, en proie au plus violent désespoir. Il resta là, longtemps, sans même pouvoir penser, tant les impressions se brouillaient, se heurtaient, se confondaient dans son cerveau.

Puis, peu à peu, quand les ombres eurent envahi complètement la chambre, le calme commença à se faire. Il put repasser un à un, dans sa mémoire, les détails de l’incident de la Montagne…

Quand Blanche Davis, joyeuse et folâtre, passa près de lui, il se rappelle qu’il s’était levé et que, sur le bord de l’avenue, il avait crié :

« Blanche !… »