Page:Potier de Courcy - Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1890, tome 3.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ORIGINE ET FORMATION DES NOMS DE FAMILLE


Le nom patronymique, nom de famille ou surnom, est un nom commun à tous les descendants d’une même race et transmis par son auteur ; il se continue de père en fils dans la même famille et appartient à toutes ses branches. Le nom propre, nom de baptême ou prénom, est celui qui précède le nom de famille, et il est l’appellation distinctive de chaque individu de la même famille.

On voit par la généalogie de Jésus-Christ que les Hébreux ne connaissaient pas les noms de familles héréditaires. Les Grecs n’en firent pas non plus usage, et, à l’exemple des Hébreux, ils indiquaient le nom de leur père après le leur, pour se distinguer entre eux. La pluralité des noms n’est donc pas antérieure aux Romains qui, suivant Tite-Live, appelaient le nom général qui se donne à toute la race Nomen gentilitium, et le nom personnel Prœnomen. À ces deux noms ils en ajoutèrent par succession de temps un troisième qu’ils appellèrent Cognomen, et qui servait à désigner à quelle branche d’une même famille on appartenait. Enfin, ils faisaient quelquefois usage d’un quatrième nom Agnomen ; mais ce dernier, qui se donnait généralement en mémoire d’une action éclatante, était personnel et non transmissible. De cette dernière espèce étaient le nom d’Africanus pris par l’un des Scipion, d’Asiaticus pris par l’autre, et celui de Torquatus donné à Manlius.

L’empereur César s’appelait Caïus-Julius-César. Caïus était le nom personnel, prœnomen ; Julius était le nom de sa famille, nomen, et César le nom particulier de sa branche, cognomen.

Publius-Cornelius-Scipio-Africanus réunit le prœnomen, le nomen, le cognomen et agnomen.

Les Barbares qui renversèrent l’empire romain, et les Bretons, lors de leur établissement dans l’Armorique, ne portaient, ainsi que les plus anciens peuples, qu’un seul nom propre et individuel ; mais comme les Hébreux et les Grecs, ils énonçaient à la suite de leurs noms celui de leur père, comme Hervé fils de Josselin,

Robert fils de Guéthenoc, Raoul fils de Judicaël. On voit par les actes donnés

Tome III.
31