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MON FÉMINISME

épais. Savoir sacrifier, même momentanément, sa beauté à une cause sérieuse, prouve, chez la femme qui en est capable, une culture d’esprit et un jugement exceptionnels.

Ces siècles reculés, où l’autorité féminine a un éclat extraordinaire, sont suivis du Moyen-Age. Au cours de celui-ci, la Femme disparaît derrière un nuage épais et très noir. Son éclipse provoque des périodes non interrompues de ténèbres où l’âme sombre et farouche de l’homme, se grisant de masculinité, redevient barbare. Tous les maux subis durant cette époque nébuleuse, toutes les douleurs et toutes les humiliations endurées, toutes les misères accrues, toutes les aspirations refoulées font à la Femme, au xiie siècle, un magnifique tremplin, d’où elle s’élance cette fois… jusqu’au Ciel !

En effet, en l’an 1134 se lève l’aurore nouvelle qui va éclairer le monde : le culte de la Vierge naît à Lyon !

La Femme rêva-t-elle jamais pareille